SCANDALE : Affaire Evinx Daniel/Trafic de stupéfiants

Le RNDDH et la CSDDH scandalisés

Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) et la Coordination sud de défense des droits humains (CSDDH) relèvent des faits troublants dans l’affaire d’Evinx Daniel qui, selon ces organismes, est dénoncé par la clameur publique comme étant un grand baron de la drogue dans le département du Sud.

Vu la rapidité avec laquelle le dossier d’Evinx Daniel a été traitée, des organismes de défense des droits humains se posent des questions sur l’efficacité de la justice haïtienne en si peu de temps. Si les autorités judiciaires ont pu respecter la procédure en matière d’enquête judiciaire – qui est clairement tracée – pour arriver à la libération du prévenu dans moins de quarante-huit heures, le RNDDH et la CSDDH trouvent la justice haïtienne drôlement efficace.

 Face à une telle situation, les organismes accusent le gouvernement de mettre tout en oeuvre pour protéger les narcotrafiquants proches du pouvoir. Ils rappellent qu’Evinx Daniel est un ami personnel du président de la République.

 Par ailleurs, le RNDDH et la CSDDH ne comprennent pas que c’est le prévenu lui-même qui, se faisant passer pour un bon samaritain ayant pour mission de protéger les jeunes contre les dangers, affirme avoir transporté la drogue chez lui avant d’appeler les autorités concernées. « Or, qui peut confirmer que la quantité de drogue remise est effectivement celle récupérée par quelqu’un qui est dénoncé par la clameur publique comme étant impliqué dans le trafic de stupéfiants ? », s’interrogent les organismes de défense des droits humains.

 Ils jugent aussi malvenue l’intervention publique de la police nationale qui, par le biais de son porte-parole, s’est arrogé le droit de questionner une arrestation réalisée par la justice, l’institution dont elle est censée être l’auxiliaire, s’impliquant, ce faisant, dans la politique active.

« On ne comprend pas qu’un dossier impliquant un individu dans une infraction aussi grave ait pu être traité avec une telle désinvolture, en violation fragrante des conventions auxquelles Haïti est partie prenante et en violation de la loi haïtienne du 7 août 2001 relative au contrôle et à la répression du trafic illicite de la drogue qui condamne en ses articles 9 et 49 la détention et le transport de la drogue », écrit le RNDDH et la CSDDH dans un document.

Ils plaident pour la réouverture d’une enquête judiciaire et recommandent de confier l’affaire à un magistrat indépendant pour que toute la lumière soit faite sur ce dossier.

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